
La mise à l’enquête a suscité cinquante oppositions, une pétition et la création d’un site internet par les contestataires. Le projet immobilier qui prévoit la création de six immeubles au chemin de Riant-Pré 50-52 ne plaît pas aux riverains, soutenus par les Verts lausannois et la Grève du climat. Ils déplorent la densification d’un «véritable poumon de verdure» entraînant «l’abattage de 45 arbres sur les 90 relevés».
Propriétaire du site depuis 2018 et porteuse du projet, la société Realitim défend ses intentions et sa démarche. «Nous avons un grand respect pour ce site que nous allons non seulement préserver mais aussi mettre en valeur, démarre Daniel Moser, administrateur délégué chez Realitim. La bâtisse principale a une grande valeur patrimoniale et le parc a des qualités paysagères indéniables. Notre projet permet de transformer ce lieu actuellement fermé au public en un parc habité, ouvert à la population et à la mobilité douce.»
«Redonner de la vie au milieu naturel»
Realitim explique qu’une étude historico-paysagère a été menée, notamment avec des dendrologues et que les Services de la Ville de Lausanne ont été consultés «pour s’assurer que le dossier soit conforme à la réglementation mais aussi aux diverses sensibilités». Sur la question des abattages d’arbres, le propriétaire avance une lecture différente. «Ceux qui ont une vraie valeur seront conservés, de nouveaux arbres seront plantés et la plupart de ceux qui seront abattus sont dans un état sanitaire qui le justifie, détaille Simon Potier, chef de projet chez Realitim. Nous allons en fait redonner de la vie à un milieu naturel qui est peu entretenu depuis des années.» Le jardin historique de la villa sera en outre conservé.
«Nous avons un grand respect pour ce site que nous allons non seulement préserver mais aussi mettre en valeur»Daniel Moser, administrateur délégué chez Realitim, propriétaire du site
Sur la question de la densification, le propriétaire rappelle qu’il s’agit d’une zone constructible et annonce une densité «deux fois inférieure» à celle du quartier voisin des Fiches, «loin de la densité maximale autorisée». Il s’étonne également des arguments écologiques avancés. «Prendre ce quartier en exemple pour parler d’urgence climatique c’est se tromper de cible puisque nous le préservons de manière durable», pointe Daniel Moser. «Il n’y aura pas de circulation en surface, les bâtiments seront ultraperformants écologiquement et la rénovation de la bâtisse historique est coordonnée avec les différents services patrimoniaux», ajoute Simon Potier.
Interpellé sur le dossier mardi soir au Conseil communal, le syndic Grégoire Junod a rappelé que la Municipalité prendra comme toujours position en fin de processus, «en faisant une pesée d’intérêts». L’Exécutif rencontrera les opposants dans les semaines à venir.